Auteur : La théorie moderne du portefeuille
Publication : 1998
Editeur : PUF (Collection 'Que sais-je ?' )
ISBN : 2-13-049768-3
Nombre de pages : 127
Prix : 6,08 euros
La théorie moderne du portefeuille s'est développée à la suite des travaux de Markowitz et Sharpe. Elle repose sur l' analyse du compromis optimal rentabilité espérée - risque. Elle inspire aujourd'hui les méthodes de gestion quantitative des portefeuilles. Cet ouvrage étudie donc l'ensemble des concepts, modèles et outils utilisés en théorie de l'évaluation des actifs financiers et la gestion des portefeuilles d'actifs financiers. Cet ouvrage est en phase avec une actualité liée à la crise financière internationale, à l'ouverture des frontières financières, à la globalisation des marchés et à la concurrenceeuropéenne.
Florin Aftalion est professeur à l'ESSEC.
Patrice Poncet est professeur à l'ESSEC et à l'Université de Paris I - Sorbonne.
Roland Portait est professeur à l'ESSEC.
La théorie moderne du portefeuille (TMP) s'est constituée grâce à des travaux conduits d'abord dans les universités
américaines avant d'intéresser des chercheurs du monde entier. Confinée pendant longtemps aux milieux académiques, elle a
fini par imposer aux professionnels de la finance des méthodes pratiques de gestion qu'aucun praticien ne peut plus
ignorer aujourd'hui.
A son origine se trouve l'oeuvre séminale de Markowitz, contenue, pour l'essentiel, dans un article publié en 1952
puis étendue sous forme de livre quelques années plus tard. L'idée qu'elle développe est simple et bien connue de tous les
investisseurs, à savoir qu'il faut diversifier ses risques.
Markowitz formalisa le problème du choix de l'investisseur en supposant que celui-ci optimise ses placements en tenant
compte, non seulement de la rentabilité attendue de son portefeuille, mais aussi du risque défini par la variance de sa
rentabilité. Il conclut qu'un tel investisseur minimise la variance du rendement de son portefeuille pour un niveau d'
espérance de rentabilité donné. Dans un plan "espérance-variance" le lieu des portefeuilles ainsi définis constitue une
"frontière efficiente". Compte tenu du risque particulier qu'il veut assumer, un investisseur choisit sur cette frontière
la composition de son portefeuille optimal.
A l'époque où Markowitz publiait ses premiers travaux, une autre théorie commençait à prendre corps. Il s'agit de celle
des marchés efficients qui veut qu'à tout moment toute l'information disponible soit incorporée dans les cours boursiers.
Il s'ensuit que les cours sur les marchés financiers varient au gré de l'arrivée de nouvelles informations qui par nature
sont imprévisibles. Aucun investisseur (sauf s'il dispose de renseignements priviligiés) ne peut donc mettre en oeuvre des
stratégies lui permettant systématiquement, et à niveau de risque donné, d'atteindre de meilleurs résultats que ceux qui
seraient obtenus par des choix effectués au hasard.
Si l'on accepte l'idée que les marchés boursiers sont efficients, et de nombreuses études empiriques commençaient déjà,
au cours des années soixante, à en attester la validité, quelle stratégie d'investissement faut-il adopter ?
Nous venons de voir que le modèle de Markowitz apporte une réponse à cette question. Puisqu'il paraît impossible de
réaliser des gains en anticipant les changements de tendance d'un marché ou en identifiant les placements "gagnants", la
seule pratique rationnelle consiste à choisir un portefeuille le long de la frontière efficace calculée par Markowitz.
La mise en oeuvre d'une telle stratégie pose cependant un problème d'ordre pratique : en supposant que l'on ait à sa
disposition un grand ensemble de titres, elle nécessite le calcul, à partir d'observations historiques des cours, d'un
nombre important de statistiques, puis leur injection dans des ordinateurs programmés pour calculer la frontière efficace.
Le nombre total de statistiques nécessaires croît rapidement avec le nombre de titres.
La collecte des informations et leur traitement devenaient donc vite très coûteux, voire impossibles avec les
ordinateurs disponibles dans les années soixante. Sharpe a porté son attention à la résolution de ce problème pratique :
comment rendre plus facilement utilisable le modèle de sélection de portefeuilles de Markowitz. La solution qu'il a trouvée
est très simple. Elle consiste à supposer que la rentabilité de chaque titre est liée linéairement à celle d'un indice
commun. Dans ces conditions, le nombre de statistiques nécessaires au calcul de la frontière efficace est considérablement
réduit. Elles peuvent être facilement calculées à l'aide de données historiques, en prenant comme indice celui d'un marché
(indice Standard & Poor 500 aux Etats-Unis ou indice CAC 40 en France). Mais, parmi les statistiques dont Sharpe propose le
calcul, l'une, appelée "bêta", présente un inétrêt particulier. Il s'agit du coefficient reliant la rentabilité d'un titre
à celle de l'indice et constituant une mesure du risque associé à la volatilité du marché. En tant que tel, celui-ci ne
peut être éliminé par diversification, alors que le risque spécifique d'un titre (volatilité propre d'un titre non liée à
celle d'autres titres) peut l'être.
Cependant, au-delà de leur apport pratique, les travaux de Sharpe ont contribué de façon décisive à la formulation d'une
théorie de la formation des cours des actifs financiers sur un marché. Il s'agit du Capital Asset Pricing Model ou
CAPM (Modèle d'équilibre des actifs financiers ou MEDAF, en français). Ce modèle, tout en apportant une explication
théorique des bêtas des titres, met en évidence plusieurs propriétés des marchés. Il montre, en particulier, qu'aucun
investisseur ne devrait systématiquement réaliser de meilleures performances que celles d'un portefeuille obtenu par
combinaison du portefeuille de marché (contenant tous les titres risqués) et d'opérations de prêt ou d'emprunt, sans
risque.
Cette construction, irréprochable en théorie, fut critiquée dans la mesure où elle paraît impossible à valider
empiriquement. Aussi, des théories concurrentes furent proposées, dont la plus riche est l'Arbitrage Pricing Theory
qui, comme son nom l'indique, prétend décrire les conditions des marchés des titres financiers au seul moyen de relations
d'arbitrage. Des modèles reliant la rentabilité des titres à plusieurs facteurs de risque sont également venus compléter
le modèle à un facteur de Sharpe.
L'ensemble des travaux que nous venons d'évoquer reposent sur une formalisation mathématique parfois complexe. Nous
nous sommes efforcés dans cet ouvrage de la réduire au minimum compatible avec un exposé rigoureux. Cependant, des
connaissances de base en statistiques et économétrie, nécessaires à la compréhension de la TMP, sont supposées connues du
lecteur.
La théorie du portefeuille est développée de la manière suivante. Dans un premier chapitre sont présentés les
fondements de la théorie de l'utilité ; elle montre pourquoi il est intéressant de formaliser le risque par la variance
des rentabilités. Le second chapitre est consacré à la construction des portefeuilles par un investisseur qui, en suivant
Markowitz, applique le critère espérance-variance. Le troisième chapitre traite de l'efficience des marchés, en l'absence
de laquelle des méthodes telles que le stock picking ou le market timing domineraient la TMP comme technique
de gestion de portefeuilles. Dans le quatrième chapitre est introduit le modèle d'équilibre des actifs financiers (MEDAF)
en supposant qur tous les investisseurs utilisent le modèle de Markowitz et possèdent le même ensemble d'informations ; les
avantages de la diversification y sont démontrés. Certaines extensions et applications de ce modèle y sont également
traitées. Le cinquième chapitre est consacré au modèle d'évaluation par arbitrage (MEA). Le sixième chapitre expose le
modèle dit diagonal de Sharpe ainsi que les modèles multifacteurs. Enfin, le septième chapitre est dévolu à des
considérations pratiques telles que la mise en oeuvre du modèle de Markowitz et l'application du MEDAF à la mesure des
performances des gestionnaires de portefeuille.
Introduction | 3 |
Chapitre I - Les choix dans l'incertain | 5 |
I. Le comportement des individus, 7 | |
II. Propriétés des fonctions d'utilité, 10 | |
III. Le critère espérance-variance, 15 | |
Chapitre II - La construction des portefeuilles | 19 |
I. Les portefeuilles à deux titres, 20 | |
II. Les portefeuilles comprenant N titres, 23 | |
III. Le choix du portefeuille optimal, 28 | |
IV. Calcul et propriétés de la frontière efficiente de Markowitz, 32 | |
Chapitre III - Equilibre et efficience des marchés financiers | 35 |
I. Notions fondamentales et définitions, 35 | |
II. Les tests de l'efficience des marchés, 40 | |
Chapitre IV - Le modèle d'équilibre des actifs financiers (MEDAF) | 50 |
I. Le MEDAF : le modèle de base, 51 | |
II. Applications et mise en oeuvre du MEDAF, 62 | |
III. Extensions du MEDAF, 67 | |
IV. Tests et limites théoriques et empiriques du MEDAF, 72 | |
V. Démonstration du MEDAF, 77 | |
Chapitre V - Modèle d'équilibre (II) : le modèle d'évaluation par arbitrage | 79 |
I. La dérivation de MEA, 80 | |
II. Applications du MEA, 88 | |
III. Problèmes économétriques, 92 | |
IV. Conclusions, 94 | |
Chapitre VI - Estimation des paramètres et structure des corrélations | 96 |
I. Le modèle à un facteur de Sharpe, 96 | |
II. Les modèles multifacteurs, 100 | |
Chapitre VII - Les applications de la théorie moderne du portefeuille | 112 |
I. Le choix des portefeuilles, 113 | |
II. La mesure de performance, 116 | |
Bibliographie | 127 |
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