Le mot 'méthode',
d'origine grecque, signifie chemin: celui tracé à l'avance, qui
conduit à un résultat.
Une méthode répond d'abord à une question pratique: comment
faire, quoi entreprendre, afin d'atteindre un but donné. Le
domaine du savoir n'est pas exclusif du faire; nous avons besoin
de sortir de nous-même pour nous assurer de la justesse de nos
idées et recueillir de l'information. Cette composante d'action,
que comporte la connaissance, c'est ce que nous appelons expérience.
L'expérience n'est jamais entièrement passive. Systématiquement
provoquée, elle s'appelle expérimentation."
Encyclopédie Universalis.
"Ce qui apprend à apprendre, c'est cela la méthode. [...] A l'origine, le mot méthode signifiait cheminement. " Edgar Morin, La méthode.
"Pour moi, la leçon la plus importante que j'ai retenue de ces interviews est que chacun doit choisir une approche de trading qui corresponde à sa personnalité." Jack D. Schwager, Les secrets des grands traders.
Hé oui, désolé, cette page ne vous donnera pas le tuyau miracle vous permettant de tripler votre mise en moins de temps qu'il n'en faut pour le lire. Elle constitue juste une timide tentative de cartographie des conseils qu'on pourait donner à un spéculateur en herbe pour lui permettre de se forger une méthode de travail, sans laquelle il lui serait beaucoup plus difficile de définir l'approche de trading lui correspondant.
Attention, il ne s'agit donc pas ici de définir un système de trading ou d'investissement tels que ceux de Stan Weinstein, de Martin Zweig, de Peter Lynch ou de Warren Buffet par exemple (voir la bibliographie), mais plutôt de définir une méthode de travail, c'est à dire un cadre permettant d'accéder à la connaissance, puis à l'expérience. En fait, comme il s'agit d'une méthode permettant de définir sa propre méthode d'investissement, on pourrait la qualifier de méta-méthode.
Par de nombreux côtés, la gestion d'un portefeuille rappelle
le jeu de golf. Le score d'une partie de golf est constitué du
nombre total de coups nécessaires pour parcourir les 18 trous
d'un parcours. Chaque trou doit être réalisé en un certain
nombre de coups, appelé le par. La somme des pars de tous les
trous constitue le par total du parcours, lequel est en général
de 72. A la fin de la partie, pour obtenir votre score, il suffit
de retrancher le par au nombre de coups réellement réalisés.
Si vous avez par exemple effectué 89 coups, vous avez joué 89-72=17.
Ce qui est un bon score. Pour être classé, il faut réaliser au
maximum 36, soit 36 coups de plus que le par, donc moins de 99.
Les professionnels réalisent des scores de 0, voire négatifs.
Lors d'une partie de golf, tous les coups sont comptabilisés,
par trou d'abord, puis pour la somme de tous les trous. Il est
particulièrement intéressant de constater que n'importe quel
amateur est parfaitement capable de réaliser le par (voire même
moins que le par) sur un ou plusieurs trous du parcours, mais il
est surprenant de constater qu'il est très rare pour un amateur
de réaliser moins de la moitié de son handicap (score moyen de
l'année) sur un parcours. Et il est encore plus surprenant de
constater que plus le nombre de parcours réalisés augmente,
plus la moyenne des scores tend à se rapprocher du handicap du
joueur.
Pourquoi un joueur moyen est-il capable de rivaliser avec un
professionnel sur un trou et totalement incapable de le faire sur
un parcours complet ?
Les professionnels ont une petite idée de la chose. Il existe
des compétitions appelées pro-am qui consistent à jouer en équipes,
constituées chacune d'un couple amateur/professionnel. Les
professionnels ont donc souvent l'occasion d'étudier le jeu des
amateurs, et disent tous que sur un parcours, un amateur tente un
certain nombre de coups qu'aucun professionnel n'oserait imaginer
!!!
Mis à part une technique et un entrainement supérieurs, les
différences principales entre un amateur et un professionnel résident
dans le fait qu'un professionnel construit chaque trou à partir
de la position du drapeau sur le green et qu'il pense chaque coup
en fonction du couple risque/rendement attendu.
Dès le départ d'un trou, le professionnel analyse la
configuration du trou en partant du drapeau, il décide de son
premier coup en fonction des différents obstacles (bunkers,
arbres, ruisseaux, etc.), des conditions générales (vent, pluie),
de sa forme du jour et de son état psychologique. L'amateur en général
prend son driver, vise le centre du fairway et frappe le plus
fort possible. En gros, le professionnel établit au départ de
chaque trou une stratégie lui permettant de réaliser le moins
de coups possibles, tout en lui évitant de se retrouver dans une
situation délicate. Toutefois, même si c'est beaucoup moins fréquent,
il lui arrive tout comme à l'amateur d'avoir à gérer une telle
situation. Dans ce cas, le professionnel essaie de ne pas
aggraver la situation, donc choisit en général un coup peu
risqué. L'amateur essaie plutôt dans ce cas de se rattraper par
un coup que ne tenterait aucun professionnel. Cerise sur le
gateau, l'amateur en général méconnaît les règles et ne
profite pas toujours de certains droits. De plus, il a bien sûr
oublié de s'entraîner aux coups de 'recovery', et n'a donc pas
acquis les techniques permettant de se tirer plus facilement d'un
mauvais pas.
Au bout du compte, l'amateur termine avec une carte de score constituée d'une majorité de trous joués moyennement, de quelques bons trous et de quelques catastrophes, lesquelles plombent réllement son score.
En résumé, les défauts principaux de l'amateur sont les
suivants :
Comme on pourra le voir plus loin, l'analogie entre le joueur de golf amateur et l'investisseur particulier est presque parfaite !
Un dernier mot : il y'avait 276 337 licenciés de golf en france fin 1999 et seulement 1346 en catégorie 1 (index inférieur à 4,4). Seuls ces 0,49% de joueurs sont capables de jouer le par. Si l'on assimile le par à l'indice, je vous laisse tirer les conclusions qui s'imposent...
"Le mot 'méthode',
d'origine grecque, signifie chemin: celui tracé à l'avance, qui
conduit à un résultat.
Une méthode répond d'abord à une question pratique: comment
faire, quoi entreprendre, afin d'atteindre un but
donné"
Toute méthode suppose donc un objectif, un but. Sans cela, le chemin risque d'être particulièrement erratique et pavé de désillusions. Il convient donc dans un premier temps de vous interroger sur vos objectifs et vos motivations. Vous devez considérer votre investissement comme un projet et chacune de vos prises de position comme un sous-projet.
Il s'agit donc dans un premier temps de définir le projet dans son ensemble, avec ses enjeux et ses risques.
Pourquoi voulez-vous investir en bourse, quel est
votre objectif ?
Posez-vous cette question simple. Si la réponse est du type
'Pour le fun' ou 'Pour le frisson', vous pouvez vous affranchir
de lire la suite de cette page.
Selon que votre objectif est de vous constituer un capital pour
votre retraite, de tirer un complèment de revenus régulier de
vos placements, de comprendre les mécanismes économiques et le
fonctionnement des marchés ou de devenir rentier le plus
rapidement possible, la stratégie de trading à mettre en oeuvre
ne sera pas la même. Attention, ceci ne remet pour autant pas en
cause la méta-méthode, laquelle est indépendante de l'objectif
d'investissement, l'objectif de la méta-méthode étant de
parvenir à définir votre méthode de trading.
Quel est votre horizon d'investissement ?
Cette question est cruciale, car combinée avec votre objectif,
elle peut vous conduire à constater qu'il vous suffit de placer
vos sous dans des actifs sans risques tels que des obligations
pour atteindre vos objectifs, comme elle peut vous permettre de
prendre conscience du fait que vous n'avez aucune chance
d'atteindre vos objectifs, donc qu'il vous faut les revoir à la
baisse ou modifier votre horizon d'investissement ou... jouer au
loto.
Quel niveau de risque acceptez-vous ?
Attention, l'appréciation du niveau de risque acceptable dépend fortement du contexte et de l'expérience récente.
On constate que le niveau de risque acceptable par les investisseurs est beaucoup plus élevé en phase de hausse
qu'en période baissière. Par ailleurs, la perception du concept de risque est étroitement lié à l'expérience. Moins
on a d'expérience, moins on perçoit le risque.
Avant de définir un objectif chiffré, il est important de réfléchir en terme d'enjeu.
Le couple enjeu/risque est primordial.
Si l'enjeu est un complément de retraite de 2% et que l'objectif n'est pas atteint, ce ne sera probablement pas très grave. Par
contre, si l'enjeu est un complèment de retraite d'au moins 50% et que l'objectif n'est pas atteint, cela peut-être beaucoup
plus génant. Vous devez donc absolument vous interroger sur le risque en vous plaçant dans l'hypothèse où le risque
maximal se produit. Il est relativement aisé d'envisager sur un plan théorique un risque de perte totale du
capital investit, mais c'est une autre affaire que de le vivre !
Pensez-y. Il existe des méthodes de calculs et de gestion du risque.
Celles-ci dépassent largement le cadre de cette page, mais vous ne devez pas ignorer que la gestion du risque et sa
quantification sont la pierre centrale de toute gestion de portefeuille (pour des informations plus détaillées sur le
risque, vous pouvez consulter la page qui y est consacrée).
Combien de temps pouvez-vous consacrer au suivi de vos investissements ?
La réponse à cette question induit le type de véhicule d'investissement que vous pouvez utiliser. Si vous n'acceptez de
consacrer qu'une journée par an au suivi de votre portefeuille, il est peut-être plus sage de se tourner vers un produit
financier indexé sur le CAC40 ou envisager un mandat de gestion.
Au-delà de la question du temps, il est aussi intéressant de s'interroger sur les efforts que vous êtes prêt à faire ou non
en terme de travail, ainsi que sur le type de travail qui vous intéresse : analyse fondamentale, analyse technique, etc.
Une fois les réponses aux questions précédentes obtenues, fixez-vous un objectif, et revenez éventuellement aux questions si l'objectif n'est pas raisonnable.
Sur les dix dernières années, le CAC40 a progressé d'environ 12% par an en moyenne. Les plus grands traders ou
gestionnaires de fonds réalisent difficilement à peine deux fois le rendement du marché, et encore, ceux-là se comptent
sur les doigts d'une seule main, la majorité des autres professionnels obtiennent des résultats inférieurs à l'indice.
Espérer réaliser une performance identique à celle des meilleurs est totalement illusoire pour un débutant, au moins sans
accepter une probabilité de ruine proche de 1 et d'autant plus que l'horizon d'investissement est lointain (un coup de
chance est toujours possible à court terme, mais le temps saura vous faire rendre gorge).
A titre de repère, je vous invite à méditer le résultats de toutes les recherches effectuées depuis plus de quarante ans
sur les résultats des fonds ou sicavs :
"Les études les plus anciennes et les plus connues sont celles de Sharpe (1966), Jensen (1968) et McDonald (1974). Elles
portent sur les fonds mutuels américains et leurs résultats peuvent se résumer en trois constatations :
- en moyenne, les fonds mutuels ont réalisé une performance inférieure à celle d'un portefeuille de marché [c'est à dire
un indice large de référence] de risque similaire ;
- même si les frais de gestion prélevés par le fonds avaient été nuls, ceux-ci n'auraient pas obtenu en moyenne une
performance supérieure à celle d'un portefeuille de marché de risque similaire ;
- les performances des fonds d'investissement apparaissent peu cohérentes d'une année sur l'autre. En d'autres termes,
la rentabilité ajustée pour le risque obtenue par un fonds sur une certaine période n'est pas un bon indicateur de ce
que sera celle-ci au cours des périodes suivantes."
'Marchés Financiers - Gestion de portefeuilles et des risques'.
...et de nombreuses études ultérieures ont confirmées les résultats de ces trois là : "Les études
empiriques sur la mesure de performance suggèrent que les investisseurs feraient mieux d'adopter un style de gestion
naïve plutôt qu'une gestion dynamique et active consistant à sélectionner certaines valeurs plutôt que d'autres, et à
changer la composition du portefeuille en termes d'actifs ou de marchés selon les prévisions de marché."
'Marchés Financiers - Gestion de portefeuilles et des risques'.
Par ailleurs, il ne faut pas oublier que les cracks existent, en 1929, le Dow Jones a perdu 80% en deux ans. Plus récemment, le Nouveau Marché a perdu presque 50% en un mois et demi. Pensez donc aussi le cas échéant à votre sortie (par exemple si votre projet comprend une date de disponibilité des fonds impérative).
En d'autres termes, vous pouvez tout de suite ranger votre feuille Excel magique composée d'une belle pyramide de calcul d'intérêts composés sur 30 ans basée sur un rendement de 50% par an, sauf à vous exposer à de graves désillusions ou à vous conduire à prendre un risque démesuré et non perçu.
Pensez à exprimer votre objectif par rapport au marché et non pas dans l'absolu. Un rendement de 10% annuel n'est pas particulièrement brillant lorsque le marché en fait 50, mais devient exceptionnel lorsque le marché en fait 2.
Interrogez-vous sur les risques que vous êtes près à supporter et comparez des couples (performance,risque) plutôt que des performances pures.
Sachez aussi que la progression ne sera probablement pas linéaire. Ne paniquez pas à la moindre baisse.
Calculez votre performance sur la base de la valeur
liquidative
Une erreur fréquente consiste à confondre performance et plus ou moins values réalisées. La performance
d'un portefeuille doit être calculée sur la base de sa valeur liquidative, tous frais déduits. Ne cédez pas à la
tentation de distinguer virtuellement différents types d'investissements au sein de votre portefeuille, tentation
souvent destinée à masquer quelques cadavres. L'application de l'adage selon lequel un investissement de long terme est un
investissement de court terme ayant mal tourné vous conduira tout droit à un rendement médiocre, voire même franchement
désastreux.
Comptez les impôts, les frais divers
N'oubliez pas non plus les impôts et les frais divers. Une performance brute n'a pas de sens, seule la performance
nette importe. Si vous battez le marché en performance brute, mais vous faites battre en net, il est alors
probablement plus intéressant de chercher à diminuer les frais, même si votre égo doit en souffrir du fait d'une baisse
de la performance brute. Faites la somme des impôts payés, des frais de garde, des frais de transaction, des achats de
livres, revues, abonnements à des lettres confidentielles, logiciels, des taxes téléphoniques, déduisez-les de vos gains
et comparez le résultat obtenu avec celui procuré par une SICAV indexée sur un indice et placée sur un PEA. L'exercice
est souvent instructif.
Comparez votre performance à celle d'un indice...
Comparer ses performances à celle d'un indice de référence permet de vérifier si votre gestion (probablement active) est
meilleure qu'une gestion passive consistant à détenir l'indice ou un groupe d'indices. Cet exercice est souvent instructif
dans la mesure où il n'est pas évident du tout de battre l'indice de référence, et encore plus sans prendre davantage de
risques!
...ou d'un groupe d'indices
Comparer votre performance à celle du CAC, c'est bien, mais si votre portefeuille est investi à moitié dans des valeurs du
Nouveau Marché par exemple, la comparaison n'est pas valable. D'une part les performances de ces deux segments de marché
sont différentes et d'autre part, le risque lié au nouveau marché est beaucoup plus important que celui lié au CAC.
Vous devez donc comparer la performance de votre portefeuille à celle d'un groupe d'indice de référence constitué de manière
à être représentatif de votre portefeuille. Si par exemple vos avoirs sont répartis pour moitié sur le Nouveau Marché et pour
moitié sur des titres du CAC40, vous devrez comparer la performance de votre portefeuille à un mélange de CAC40 et d'indice
du Nouveau Marché.
N'oubliez pas les risques : comparez ce qui est comparable !
Pour ne pas se leurrer soi-même et surtout ne pas tomber un jour sur une grosse mauvaise surprise, mieux vaut éviter les
méthodes de comparaison de performances trop naïves et en utiliser une basée sur un couple rendement/risque.
Voici un outil de comparaison des performances :
D'après ce graphique, le NASDAQ avec plus de 30% de rendements annuels depuis presque dix ans constitue clairement le
meilleur des investissements.
Mais si l'on regarde maintenant les écart-types des rendements, soit les risques, obtenus par ces mêmes indices
pendant la même durée, on obtient une vision quelque peu différente :
En effet, sur le plan des risques, c'est plutôt le Dow Jones (DJIA) qui semble le mieux placé ou du moins le moins risqué
sur la même période.
Et si l'on assemble les deux côtés, on obtient quelque chose d'assez troublant et pour le moins illisible :
Dès lors, comment concilier ces deux visions ?
Le plus simple consiste à les représenter selon deux axes différents :
Ce type de graphique nous en apprend déjà davantage : sur les dix dernières années, si le Nasdaq a été le plus rémunérateur
de nos cinq indices, il a aussi été le plus risqué. Quant aux CAC40 et Dow Jones (DJIA), leur comparaison est elle-aussi très
instructive puisqu'on constate qu'ils ont offerts pratiquement le même rendement, mais assorti d'un risque beaucoup plus
important pour le CAC que pour le DJIA.
L'important ici est de prendre conscience du risque et de comprendre qu'au-delà de la performance, il existe une autre
dimension toute aussi importante : le risque. Tout investissement, tout portefeuille doit-être mesuré selon ces deux axes.
Il est donc primordial de savoir à quel niveau de risque on s'expose ou on s'est exposé. Non pas obligatoirement pour opter
pour l'avoir le moins risqué, mais pour être conscient de ce que l'on fait et de ce que l'on risque (sic!) ! Si une prime est
souvent offerte au risque (cf Nasdaq ici), ce n'est pas systèmatiquement le cas, il suffit de regarder le Nikkei pour s'en
convaincre...
Vous pouvez calculer simplement le risque lié à votre portefeuille en calculant l'écart type de ses rendements. Ceci vous
permettra d'ajouter de la perspective à la performance et de calculer ensuite un indice de performance tenant compte du
risque.
La méthode la plus simple à utiliser consiste à calculer le ratio de Sharpe (voir
page consacrée au risque, à la volatilité, au ratio de Sharpe, etc.) de votre
portefeuille. Cette méthode présente de plus l'avantage de vous permettre de comparer des actifs relevant de classes de
risques différentes.
Et comparez votre performance à celle de l'indice BRUT (dividendes inclus)
Les indices publiés tous les jours dans la presse sont nus, leurs valeurs reflêtent les valeurs des titres qui les
composent, éventuellement pondérées par leurs capitalisation boursières respectives comme pour le CAC40 ou le SFB250 par
exemple. Les indices ne prennent toutefois pas en compte les dividendes versés par les sociétés qui les composent. Or,
chaque année les sociétés, au moins celles qui font des bénéfices, versent des dividendes à leurs actionnaires. Il existe
donc une version nue et brute des indices (consultables par exemple sur le site de Paris Bourse SA) intégrant les
dividendes versés (nets et bruts, c'est à dire avoir fiscal compris). A titre d'exemple, sachez qu'au 30.06.2000, le CAC40
brut est à 9250,71, à comparer à sa valeur nue de 6446,54. En d'autres termes, entre le 31.12.1987 et le
30.06.2000, le CAC40 a progressé de 825% et non pas de 544% comme le laisserait supposer une analyse superficielle des
choses.
En imaginant que vous ayez décidé d'investir en vous basant sur le CAC ou tout autre indice, vous pouvez le faire de
plusieurs manières différentes. En utilisant des sicavs indicielles par exemple, ou via des contrats d'options sur indice,
ou en répliquant celui-ci vous-même. Or, si vous pouvez opter pour la simplicité en utilisant un véhicule tel que sicav
indicielle, il est intéressant de savoir qu'une réplication manuelle d'indice est souvent beaucoup plus profitable car
vous percevez tous les dividendes, avec des frais souvent inférieurs !
Exemples pour vous convaincre de tout ça
A titre d'exemple et pour alimenter votre réflexion sur ces différents
sujets, pour un placement de 10 000 euros sur dix ans, voici le
rendement obtenu et les impôts payés en fonction du type
d'investissement sur 20 ans.
Si vous effectuez deux rotations complètes de votre portefeuille
par an, ce qui représente seulement une douzaine d'achats/vente
dans l'année pour des lignes de 1500 euros, vous dépasserez le
seuil de cessions (fixé actuellement à 50 000 francs par an) et
paierez tous les ans 26% d'impôt et taxes. Sur la base d'un
rendement moyen de 12% par an, ramené à 10 pour prendre en
compte les frais de transactions, au bout de vingt ans, vous
serez à la tête d'un capital de 41 695 euros. Vous aurez payé
11 136 euros d'impôt.
Sur la même base de calcul, mais sans effectuer aucune opération,
vous ne serez imposable que lors de la vingtième année. Vous
paierez alors 20 498 euros d'impôt, mais il vous restera 75 965
euros.
Bien sûr, ce calcul n'est pas valable dans le cadre d'un PEA, ce
qui prouve l'intérêt du PEA. Toutefois, si vous travaillez sur
un compte-titre normal, gardez en tête le poids des impôts et
taxes. Celui-ci n'est pas négligeable, surtout dans la durée,
car chaque année sans impôt implique un rendement supplémentaire
l'année suivante.
Vous trouverez ci-dessous à titre de second exemple et pour vous
permettre de comparer vos performances à celles du CAC40, un
tableau comparatif des rendements du CAC en nu et en brut pour
les 13 dernières années. A titre d'exercice, je vous propose
d'imprimer ce tableau et de remplir la dernière ligne avec les
performances de votre portefeuille :
1988 | 1989 | 1990 | 1991 | 1992 | 1993 | 1994 | 1995 | 1996 | 1997 | 1998 | 1999 | 2000 | |
CAC40 nu | +57,39% | +27,14% | -24,14% | +16,32% | +5,22% | +22,09% | -17,06% | -0,49% | +23,71% | +29,50% | +31,47% | +51,12% | |
CAC40 brut | +62,35% | +30,86% | -21,96% | +20,40% | +8,69% | +26,08% | -14,44% | +2,83% | +27,59% | +32,95% | +34,06% | +54,14% | |
Mes performances |
Et pour bien mémoriser la différence induite par la prise en compte des dividendes, je vous invite à contempler le graphique ci-dessous.
Cent fois sur le métier, remettez votre ouvrage. Il n'y a pas de secret, seul le travail paie ! Un des rares points communs entre les traders se situe là : tous ont travaillé et travaillent encore comme des fous.
1) Apprenez les règles
Envisageriez-vous de jouer à un jeu de société sans en
connaître la règle ? Si oui, l'envisageriez-vous toujours si
vous deviez jouer avec de vrais billets de banque, les votres,
plutôt qu'avec la monnaie de singe habituellement utilisée pour
ce genre de jeu ? Si votre réponse est encore oui, envisageriez-vous
de faire une partie de poker, toujours sans connaître les règles,
et avec des professionnels du jeu comme adversaires ? Si votre réponse
est toujours oui, allez à Las Vegas ou continuez à jouer au
Loto.
Apprenez les règles de fonctionnement des différents marchés,
surtout bien évidemment de ceux sur lesquels vous intervenez.
Pour cela, rien ne vaut la lecture des docs officielles telles
que les règles de fonctionnement et d'organisation édités par
les autorités (Paris Bourse SA, Nouveau Marché, MONEP par
exemple). Ces docs sont téléchargeables sur leurs sites
respectifs. Vous pouvez aussi vous rendre dans un point bourse et
récupérer les différentes plaquettes et livrets gracieusement
fournis (ils sont eux aussi téléchargeables sur le site de
Paris Bourse SA).
Il est impératif de connaître la réglementation et les règles
de fonctionnement des marchés. Rien n'est plus déstabilisant
que de se trouver en face d'une réservation de cotation sans
savoir combien de temps elle doit durer par exemple. On ne compte
plus les nains de la bourse incapables de faire la différence
entre les différents types d'ordres !
2) Constituez-vous une culture financière
Lisez des bouquins sur la bourse et la finance. Participez
aux débats sur les différentes mailings-lists et autres forums.
Constituez-vous une culture boursière, financière et économique.
Attention : il s'agit d'une culture ("Une
définition plus large utilise le terme de culture aussi bien
pour décrire les coutumes, les croyances, la langue, les idées,
les goûts esthétiques et la connaissance technique que
l'organisation de l'environnement total de l'homme, c'est à dire
la culture matérielle, les outils, l'habitat et plus généralement
tout l'ensemble technologique transmissible régulant les
rapports et les comportements d'un groupe social avec
l'environnement." Encyclopédie Universalis),
donc d'un instrument permettant de comprendre le domaine et
destiné à vous servir d'outil. Outil d'analyse et de réflexion
sur l'état de l'art et sur vous-même. Et confrontez cette
culture à d'autres. Il s'agit d'un travail de longue haleine,
mais il n'existe que deux alternatives à cet effort : la médiocrité
des rendements ou le mandat de gestion (ce qui n'est pas forcément
une mauvaise idée).
Revoyez vos cours de probabilités et de statistiques, intéressez-vous
à l'histoire de la finance, aussi bien sur le plan théorique
que sur les faits. L'histoire des différents cracks par exemple
est particulièrement instructive. Ne négligez pas non plus les
aspects psychologiques.
3) Remettez-vous en question en permanence.
Interrogez-vous sur votre méthode, votre manière d'investir
ou de trader et votre profil psychologique. Revenez sur vos réussites
et surtout sur vos échecs et analysez-les systèmatiquement.
L'histoire d'une position ne se termine pas au moment où vous la
débouclez et elle est probablement riche d'enseignements.
Pourquoi se priver de ceux-ci ?
Pour battre le marché, ou au moins obtenir de bons résultats, il faut trouver des techniques qui fonctionnent. Si vous investissez au hasard, sur la foi d'un conseil ou d'une impulsion, vous ne saurez jamais pourquoi un trade a fonctionné ou s'est avéré être un échec. L'échec était-il du à un facteur exogène à votre réflexion provenant probablement d'un paramètre non pris en compte, ou à une erreur dans votre raisonnement ? Tout au plus parviendrez-vous à constater que telle source de conseils est plus fiable que telle autre. Toute décision de prise de position sur le marché doit donc correspondre à une hypothèse, de la même manière que toute théorie scientifique. Au fil de vos interventions, vous vous constituerez ainsi une base de systèmes de trading, ou de modèles dont certaines s'avéreront faux, et d'autres seront considérés comme en attente de réfutation.
Contrairement à une théorie scientifique, un système de trading n'est pas réfuté par un seul contre-exemple. Tant qu'il garantit un rendement positif, il peut-être considéré comme valide. Lorsque vous débouclez une position, essayez de classer le trade achevé dans un type de système de trading. De cette manière, vous serez capable au fil des trades de mesurer la performance de chaque système.
A titre d'exemple, la typologie du particulier moyen doit
ressembler à celle-ci :
'Conseils du journal machin'
'Conseils du journal truc'
'Conseils de la mailing-list bidule'
'Achats impulsifs pour cause d'impatience'
'OPA en vue'
Celle de Peter Lynch est :
'Valeurs à croissance lente'
'Valeurs sûres'
'Valeurs à croissance rapide'
'Valeurs cycliques'
'Jeux d'actifs'
'Sociétés en voie de redressement'
Une autre typologie pourrait être par exemple :
'Weinstein début phase 2'
'Triangle ascendant moyen terme avec résistance historique'
'Capitalisation boursière inférieure à la valeur de
l'entreprise'
Enfin, l'analyse des réussites et des échecs à l'intérieur de chaque type de système vous permettra probablement d'affiner les critères de définition du système en question pour essayer de réduire le taux d'échec.
Lorsque vous initiez un trade, faites l'effort d'écrire. Ecrivez pourquoi vous allez acheter ou vendre à découvert tel titre, warrant ou option. Couchez noir sur blanc le raisonnement qui vous amène à agir. Fixez aussi par écrit un engagement d'objectif de vente (ou de rachat) ou le mode de suivi de vos stops et le seuil de votre stop de protection ou les raisons pour lesquelles vous n'en fixez pas.
1) Prenez le temps de réfléchir.
Lorsque vous ouvrez une position, elle représente un
montant compris entre quelques milliers de francs et quelques
dizaines de milliers de francs. C'est à dire un investissement
comparable à celui d'un appareil ménager ou d'une petite
voiture.
Comparez le temps que vous consacrez à la réflexion et la
recherche d'informations avant d'acheter un appareil ménager, un
appareil photo, une chaîne hifi, un ordinateur ou une voiture et
le temps et les efforts que vous consacrez à une prise de
position sur le marché. Dans la plupart des cas, les
investisseurs particuliers consacrent quelques minutes
hebdomadairement à la lecture de leur journal financier favori.
Ce qui revient à dire qu'une décision d'investissement se prend
en cinq minutes, voire trente secondes, suite à la lecture d'un
article par exemple.
Pourtant, la même personne consacrera probablement une énergie
beaucoup plus importante à la recherche d'informations et à la
construction d'une argumentation détaillée pour l'achat d'un
bien d'équipement quelconque.
Pourquoi ?
Il y'a probablement là un biais psychologique dû à la nature
de l'investissement. Un bien d'équipement perd 10 à 20% de sa
valeur dès que vous avez franchi les portes du magasin où vous
l'avez acheté, alors qu'une position sur le marché est censée
prendre de la valeur, sinon vous ne l'auriez pas achetée (ou
vendue). CQFD !!!
Malheureusement, le fait d'avoir pris une position n'apporte
aucune garantie sur le sens d'évolution de cette position. Le
titre Air Liquide se moque bien du fait que vous en ayez acheté
100 ce matin. Il n'attendait pas votre prise de position pour démarrer
la fabuleuse hausse du siêcle.
Essayez d'envisager vos prises de position comme vous envisagez
vos achats de biens d'équipements.
2) Ecrivez la raison qui vous pousse à agir.
Si vous ne le faites pas, vous serez ensuite incapable de
comprendre l'origine de vos erreurs. Pire, si vous avez eu raison
sur un trade, que le titre s'est comporté comme vous le pensiez,
mais que vous n'avez rien écrit et donc que vous n'avez pas
vendu, vous oublierez que vous avez eu raison !
3) Fixez un objectif. Si vous ne le faites pas, vous
serez toujours insatisfait.
En imaginant que vous ayez acheté un titre en pensant le vendre
10% plus haut dans les deux mois, s'il monte de 8% en trois
jours, vous serez alors saisi par la cupidité et attendrez qu'il
monte encore de 5 ou 10% de plus. Après tout, l'objectif est
atteint dix fois plus vite que prévu, c'est donc que j'avais drôlement
raison, je vais remonter un peu la limite de mon ordre de vente.
Une fois cinq pourcents plus haut, vous le remonterez encore de
quelques pourcents, jusqu'au moment où il retombera et où vous
finirez par prendre un dixième seulement de ce que vous auriez
pu, voire même par couper une perte ou par traîner un cadavre
de plus pendant des mois ou des années. Si par contre vous vous
décidez à vendre, et que le titre continue de monter, vous vous
en voudrez alors de l'avoir vendu trop tôt. Dans les deux cas,
vous serez insatisfaits et commencerez à douter de vous et de
votre méthode.
Mais si vous avez couché votre objectif par écrit, et si le
titre se comporte comme prévu, que vous le vendez au cours prévu,
vous serez alors satisfait de vous. Vous aurez rempli votre
contrat, et vous gagnerez en confiance en vous. Même si le titre
continue de monter après que vous l'ayez vendu, vous ne
regretterez rien car vous serez déjà sur autre chose.
Comme le risque lié à un titre est constitué d'une part de risque de marché et d'une part spécifique au titre en
question, on peut aussi envisager de faire dépendre l'objectif pour partie du marché, c'est à dire de l'exprimer par
rapport au marché et non pas en valeur absolue. Ceci devrait améliorer ou au moins simplifier la mesure de performance
du choix des titres et avoir éventuellement un impact sur les niveaux de stops.
4) Pensez au pire.
Que ferez-vous si le titre choisi ne se comporte pas comme prévu
? Fixez un stop de protection ou écrivez 'J'accepte de voir une
petite erreur d'appréciation se transformer en catastrophe au
fil du temps. J'accepte d'immobiliser x% de mon capital pour une
durée indéterminée.' Ecrivez aussi : 'Je ne me reconnais pas
le droit à l'erreur.' et tant qu'à faire : 'Je refuse de
reconnaître que je me suis trompé.'. Ou bien, décrivez la
stratégie que vous adopterez : moyenne en baisse (combien de
fois ? sur quels seuils ?), tentative d'abaissement du prix de
revient avec allers/retours (sur quels seuils, avec quelles
limites ?), etc.
5) Maintenez cette fiche à jour.
Soyez honnête avec vous-même. Si vous ne faites pas ce que vous
aviez écrit, amendez votre note en expliquant pourquoi. Cela
risque d'être très instructif le jour où vous débouclerez
votre position.
6) Engagez-vous, et sachez vous désengager.
Ce chapitre s'intitule 'Ecrivez !'. Pourquoi 'écrire' ? Il faut
écrire car la psychologie humaine est ainsi faite qu'il est très
facile de s'auto-manipuler et de se coincer soi-même avec ce que
les psychologues appellent un 'gel de décision' débouchant sur
une 'escalade d'engagement'. Ecrire peut-être à la fois un bon
moyen de s'engager à respecter ses décisions et aussi à
appliquer le principe de la 'réversibilité décisionnelle' qui
permet justement d'éviter les escalades d'engagement.
"Un autre piège dans lequel peut
vous entraîner le gel d'une décision peut être dramatique pour
votre entreprise. Ce nouveau piège a fait l'objet de toute
l'attention des chercheurs en Sciences du management. On
l'appelle depuis Staw (1976) l'escalade
d'engagement. De célèbres recherches
montrent, en effet (voir Staw, 1981); l'extrême difficulté
qu'il y'a pour un manager à revenir sur une décision, sur
une décision financière notamment. (...)
L'escalade d'engagement est donc une nouvelle illustration de
cette propriété de la décision que traduit la notion d'effet
de gel si chère à Lewin. Encore une fois : les
gens adhèrent plus au choix qu'ils ont fait qu'aux raisons ayant
présidé à ce choix. Et ils y adhèrent donc
au sens d'adhérence et non pas au sens d'adhésion. Qu'importe
alors si le monde change au point de rendre ce choix déraisonnable,
l'effet de gel les poussera néammoins à persévérer
dans leur décision."
Robert-Vincent Joule & Jean-Léon Beauvois - La soumission librement
consentie.
"Si vous vous êtes laissé entraîner
dans une escalade d'engagement (...) un seul principe dont le
respect peut changer bien des choses : le principe de la réversibilité décisionnelle.
Nous l'énnoncerons ainsi : ne jamais prendre -
ou ne jamais laisser ses subordonnés prendre - une décision
sans se doter en même temps des moyens d'en changer. Ce principe
passablement abstrait se décline en quatres règles plus concrètes.
1/ Se donner à priori des critères clairs permettant de savoir
si la décision que l'on est sur le point de prendre aura bien
les effets escomptés. (...)
2/ Se donner, sur ces critères et toujours à priori, des
objectifs quantitatifs et temporels. (...)
3/ Décider, encore à priori, de l'écart par rapport aux
objectifs au-delà duquel on renoncera à la décision. (...)
4/ Le jour J, évaluer les effets de la décision et en tirer,
sans plus attendre, les conséquences. (...)
Que les règles qui viennent d'être énumérées soient élémentaires
ne veut pas dire qu'il ne faille pas se faire violence pour les
appliquer au pied de la lettre. (...)
Attention : ne pas définir, à priori, critères, objectifs et
écart, c'est prendre le risque de faire vous-même votre malheur
en sacrifiant au pénible sentiment d'avoir trop investi pour
abandonner (cf Teger,1979)." Robert-Vincent
Joule & Jean-Léon Beauvois - La soumission librement
consentie.
Donc, en résumé, et au risque de lasser, avant de prendre la décision
d'investir, il faut se doter des moyens de changer d'avis. Or, en
matière d'investissement, un changement d'avis au sujet d'une décision
prise revient à solder toute ou partie de la ligne constituée (vendre
des titres achetés ou racheter des titres vendus par exemple).
Les moyens du changement étant les critères et objectifs
qualitatifs et temporels permettant une décision. Et ces moyens
devant être décrit à priori, donc AVANT l'action, les points 1
et 2 cités par Joule & Beauvois reviennent à définir vos
objectifs de vente (pour un achat), le point 3 revient à 'penser
au pire'.
Enfin, une dernière chose, toujours liée à la psychologie de
l'engagement, essayez de trouver quelqu'un à qui confier vos
fiches. Un des meilleurs moyens pour éviter de ne pas faire ce
que l'on a dit (et encore plus écrit) consiste à s'engager à
le faire. Et un engagement à caractère public est plus fort
qu'un engagement purement interne.
N'oubliez jamais que, tout comme au golf, le résultat final sera composé des résultats intermédiaires. A la différence près
qu'ici, il est beaucoup plus simple d'évaluer les risques pris sur chaque coup et leur contribution au risque total de l'
entreprise.
Toute prise de position doit être évaluée sous l'angle de son apport à l'édifice, c'est à dire au portefeuille.
CECI EST PRIMORDIAL. Entre deux titres présentant les mêmes niveaux de risque et les mêmes espérances de
rendement, il semble délicat de choisir, et l'investisseur débutant choisira probablement au hasard.
Pourtant les contributions de chacun de ces titres au portefeuille peuvent-être à l'opposée l'une de
l'autre. L'ajout de la première valeur au portefeuille peut augmenter son risque total, alors que l'ajout de la seconde le
diminuerait !
Ceci n'a rien d'intuitif, il convient donc de comprendre pourquoi, de s'en convaincre et de se forcer à regarder quelle
sera la contribution au portefeuille d'une prise de position.
La suite de ce document est en cours de rédaction. Elle s'étoffe petit à petit,
vous pouvez donc la lire, mais elle n'est pas terminée.
Si tout ceci vous inspire des réflexions, merci de m'en faire part
.
Second point commun entre tous les traders : leur principal souci consiste à préserver leur capital. Il est illusoire de penser pouvoir gagner à tous les coups. Dès lors, la préservation du capital est primordiale.
Il s'agit ici de prendre conscience d'un certain nombre de points : la dissymétrie des pertes et des récupérations et la nécessité de couper ses pertes.
Ce concept est très simple à comprendre et très douloureux à vivre : si vous perdez 50% de votre capital, il vous faut faire 100% pour revenir à 0 !!! Pour plus de détails voir ici.
"Vous pouvez engranger une fortune sur les marchés en n'ayant raison que la moitié du
temps, tant que vous laissez courir les profits et 'coupez' vite vos pertes."
Stan Weinstein - 'Secrets pour gagner en bourse'.
"Ne refusez jamais de prendre une perte parce que cela fait du mal à votre égo.
(...) Avoir un taux de 100% de réussite à la Bourse est une pure vue de l'esprit. C'est impossible, les erreurs font partie
du jeu. Acceptez vos erreurs, assumez-les, et tirez-en des enseignements." Martin Zweig - Acheter en bourse
au bon moment.
"Il faut s'attendre à perdre à l'occasion, envisager autrement le risque serait absurde."
Peter L. Bernstein - 'Plus forts que les dieux, la remarquable histoire du risque.'
Il est très intéressant de constater qu'ici encore, on
retrouve l'escalade d'engagement de nos amis Joule & Beauvois
(La soumission librement consentie). Car au-delà des maximes énnoncées par tous les praticiens, nos deux psychologues sociaux démontent le mécanisme :
"On voit maintenant se dessiner les contours d'un bon piège abscons :
1) L'individu a décidé de s'engager dans un processus de dépense (en argent, en temps ou en énergie) pour atteindre un but donné.
2) Que l'individu en soit conscient ou pas, l'atteinte du but n'est pas certaine.
3) La situation est telle que l'individu peut avoir l'impression que chaque dépense le rapproche davantage du but.
4) Le processus se poursuit sauf si l'individu décide activement de l'interrompre.
5) L'individu n'a pas fixé au départ de limite à ses investissements. Ainsi peut-il perdre 400 francs pour tenter d'en gagner 200. Ainsi peut-il passer plus de temps à
attendre un bus qu'il ne lui en aurait fallu pour rentrer d'un pas tranquille chez lui.".
Joule & Beauvois 'Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens'.
Et oui, bien qu'il ne soit nullement question de lui dans cet ouvrage, on reconnaît bien là le spéculateur en herbe, la première proposition le caractérise assez bien.
La seconde est encore plus vraie dans le domaine de la finance, elle correspond au risque, notion abordée plus haut dans ce document. La troisième fera probablement
réfléchir les adeptes des moyennes en baisse. Au sujet de la quatrième, il est à noter que la bourse permet justement à travers les ordres stop (à seuil de déclenchement
pour être plus exact) une prise de décision anticipée, et enfin, je vous laisse apprécier la cinquième à sa juste valeur...
Mais Joule et Beauvois ne s'arrêtent pas là, et livrent l'antidote :
"En somme, l'individu qui s'est placé dans un piège abscons en prenant une décision initiale ne peut en sortir qu'en prenant une nouvelle décision.
Mais encore faut-il que l'opportunité lui en soit donnée. De ce point de vue, le dispositif 'le moins piègeant' est celui qui oblige le joueur à régulièrement analyser
ce qu'il en est de ses pertes et de ses gains et à décider en conséquence de continuer ou d'arrêter.
Le second facteur qui concourt à donner au piège abscons
toute son efficacité tient au fait que l'individu peut ne pas être amené à fixer à priori de limites à ses investissements, par exemple à décider une fois pour toutes
quelle somme il souhaite engager dans un jeu, ou combien de temps il va attendre à un arrêt de bus, etc. (...) Aussi, la meilleure façon d'éviter de tomber dans un
piège abscons consiste-t-elle à décider dès le départ de se donner un seuil à ne pas dépasser. Dans ce cas en effet, mais dans ce cas uniquement, ce seuil peut
être fixé sur les bases d'une analyse rationnelle des risques encourus et des bénéfices potentiels sans que cette analyse ne soit biaisée par le sentiment d'avoir
déjà trop investi pour ne pas continuer."
"J'ai une règle d'or : 'Ne
jamais aller à l'encontre du marché'."
Martin Zweig - 'Acheter en bourse au bon moment'.
Si l'on se base sur les données historiques du marché français, c'est à dire une rentabilité annuelle de 11,76% et une volatilité de 23,9%, les probabilités de gain pour une période donnée sont les suivantes :
Période | Probabilité de gain |
1 an | 0,6887 |
1 mois | 0,5565 |
1 jour | 0,5121 |
1 minute | 0,5005 |
1 seconde | 0,5001 |
En d'autres termes, regarder le cours toutes les minutes, voire même tous les jours ne rime à rien, sauf si vous avez une bonne raison de le faire !!!
Réflexion en cours...
Cette page a été rédigée il y a maintenant presque vingt ans, mais j'ai la faiblesse de croîre que son contenu reste d'actualité et qu'elle sera un jour complétée !
En attendant, les débutants pourrons se tourner vers la section les choses à savoir ou l'itinéraire de lectures et la bibliographie financière.
Les pages consacrées au risque vous apprendront à calculer la volatilité, à comparer les performances de deux placements sur la base objective de leur ratio rendement/risque, etc.
La compréhension du risque vous permettra ensuite d'aborder l'optimisation de portefeuille. Cette série d'articles vous permettra de découvrir comment construire un portefeuille.
Enfin, quelques résultats de tests de méthodes sont disponibles dans la section backtests et notamment la méthode des dogs dont le suivi cours maintenant depuis plus de vingt ans !!!
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