Auteurs : Christophe Aguiton, Bernard Cassen, François Chesnais, Dan Gallin, Susan George, Liêm Hoang-Ngoc, François Houtard, Jörg Huffschmid, Michel Husson, Pierre-André Imbert, Bruno Jetin, Jean de Maillard, Dominique Plihon & Eric Toussaint
Publication : 1999
Editeur :
ISBN :
Nombre de pages : 158
Prix : 5,34 Euros
L'ordre ultralibéral repose sur trois "libertés" qui, dans chaque pays, se révèlent liberticides pour la société et la majorité des citoyens : les "libertés" de circulation des capitaux, de l'investissement et du commerce. En bref sur la toute-puissance de "marchés" dictant leur loi aux élus et aux gouvernements. Cette dépossession repose sur une mystification idéologique, amplement relayée par les médias, à laquelle ce livre entend répondre.
D'abord par la mise à plat d'un système dont il n'est nul besoin d'être un "expert" pour en comprendre les rouages. Ensuite par des propositions alternatives autour desquelles peuvent se fédérer des luttes nationales, européennes et internationales.
Des mécanismes de la spéculation aux paradis fiscaux, de la faisabilité de la taxe Tobin à la dénonciation des mots piégés du libéralisme, du rôle de l'euro à la refondation du mouvement syndical, de la dette du tiers-monde aux prédations des fonds de pension, des combats victorieux contre l'AMI à ceux à mener contre l'OMC, les universitaires, chercheurs et syndicalistes réunis par Attac donnent ici des outils de réflexion et d'action à tous ceux, innombrables, convaincus qu'un autre monde est possible.
Christophe Aguiton est syndicaliste, animateur du mouvement de lutte contre le chômage AC! et responsable
des actions internationales d'Attac.
Bernard Cassen est professeur à l'Université Paris 8, journaliste et directeur général du Monde
diplomatique. Il préside Attac.
François Chesnais est professeur associé en économie internationale à l'Université de Paris-Nord. Il
est l'auteur de La Mondialisation financière : genèse, coût et enjeux (Syros, 1996), La
Mondialisation du capital(Syros, 1997), Tobin or not Tobin : une taxe internationale sur le
capital (L'Esprit frappeur, 1999). Il est membre du conseil scientifique d'Attac.
Dan Gallin est directeur du Global Labor Institute (Genève) et ancien secrétaire central de l'Union
internationale des travailleurs de l'alimentation (UITA).
Susan George est présidente de l'Observatoire de la mondialisation.
Liêm Hoang-Ngoc et Jörg Huffschmid sont respectivement maître de conférences à l'Université
Paris 1 et professeur à l'Université de Brême. Ils sont signataires de la déclaration d'économistes européens
"Pein-emploi, solidarité et croissance soutenable en Europe".
François Houtard, sociologue, est professeur émerite de l'Université catholique de Louvain, directeur
du Centre tricontinental et de la revue Alternatives Sud.
Pierre-André Imbert est économiste, signataire de l'Appel des économistes pour sortir de la pensée
unique et membre du conseil scientifique d'Attac.
Jean de Maillard est magistrat, signataire d' "Egalité devant la loi. Appel de Genève" et auteur de
Un monde sans loi.
Dominique Plihon est professeur à l'Université Paris-Nord. Il est l'auteur de Banques : nouveaux
enjeux, nouvelles stratégies (La Documentation française, 1998) et de Les taux de change (La
Découverte, 1999). Il est membre du conseil scientifique d'Attac.
Eric Toussaint anime le Comité pour l'annulation de la dette du tiers-monde (CADTM) et est l'auteur
de La Bourse ou la vie, (Sylepse, Luc Pire, Cétim, 1998).
Au printemps 1998, lorsque nous travaillions à la création d'Attac, les deux T centraux renvoyaient encore à "taxe Tobbin", comme l'avait suggéré l'éditorial du Monde diplomatique de décembre 1997 appelant à la constitution de l'association. Très rapidement, nous avons pris conscience que cet objectif, si important qu'il soit, restait limitatif, car l'imposition des opérations spéculatives sur les monnaies, préconisée par le prix Nobel d'économie James Tobin, n'est nullement la seule mesure envisageable pour maîtriser quelque peu les ravages du capital en folie. Aussi, afin de conserver un sigle prometteur, nous avons fait signifier aux deux T en question, "taxation des transactions", et Attac est ainsi devenue l'Association pour la taxation des transactions financières pour l'aide aux citoyens.
Taxer les mouvements de capitaux, c'est s'attaquer à l'une des trois "libertés" de la mondialisation sauvage, les deux autres étant celle de l'investissement et celle du commerce. Mais ces "libertés" ne sont elles-mêmes que les trois déclinaisons d'une sorte de déclaration universelle des droits du capital que le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale, l'Organisation mondiale du commerce (OMC), l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et la Commission européenne mettent en pratique avec une efficacité autrement plus grande que celle manifestée par l'ONU pour faire appliquer la Déclaration universelle des droits humains. C'est pourquoi Attac, dans sa plateforme constitutive, s'est fixé comme objectif de lutter, tant par l'information que par l'action citoyenne, contre les multiples aspects de la domination de la sphère financière sur tous les aspects de l'activité humaine. En d'autres termes de répondre à la dictature des "marchés" par la réappropriation collective de l'avenir de notre monde.
Vaste entreprise, comme l'on dit, et qui déborde le cadre initialement prévu de la seule taxation des transactions financières. Mais si l'ultraliéralisme forme une unité cohérente, un véritable système, on ne peut le combattre en ordre intellectuellement dispersé. C'est bien pourquoi notre association, en liaison avec d'autres réseaux spécialisés, est présente sur les divers fronts de l'hégémonie du capital : la spéculation sur les monnaies, les paradis fiscaux, la dette, la criminalité financière, les fonds de pension, le hold-up des multinationales sur le vivant (en particulier avec les OGM), le libre-échangisme débridé de l'OMC, le rôle néfaste des institutions financières internationales. D'autres thèmes de travail viendront sans doute s'ajouter à cette liste, notamment le scandale des stock options et la "création de valeur" qui, par antiphrase, désigne la confiscation, par les seuls actionnaires et dirigeants, de la richesse créée par les entreprises.
Rédigé par des universitaires, chercheurs et syndicalistes, cet ouvrage se veut un outil d'information non seulement pour les membres de l'association, mais aussi pour tous ceux, innombrables, qui ne veulent pas se laisser plus longtemps abuser par le discours de légitimation de l'ordre néolibéral omniprésent dans les médias et les déclarations des dirigeants. Ce faisant, il constitue une contribution, certes modeste, au travail d'Attac en tant que mouvement d'éducation populaire. Il faut dire que ce travail a été facilité par ceux-là mêmes que nous combattons. Ainsi, à force de nous dire que "ce sont les marchés qui gouvernent", les journalistes et les économistes gardiens de l'orthodoxie néoclassique, les ministres et les commissaires européens ont accompli un travail pédagogique qui doit certainement dépasser leurs espérances : l'adversaire - le capital financier, les "marchés" - est enfin clairement identifié. Rien d'étonnant, donc, que les citoyens s'en prennent directement à eux.
De la même manière, l'OMC, en ratifiant la décision américaine de surtaxer lourdement les exportations de produits européens, en guise de représailles contre le refus d'importer de la viande hormonée en provenance d'outre-Atlantique, a donné un cours magistral à la portée de tous les citoyens: chacun a pu comprendre que, pour les libre-échangistes, le principe de précaution et la sécurité alimentaire étaient des considérations subalternes par rapport à la sacro-sainte "liberté" du commerce. Les travaux pratiques effectués sur le McDo de Millau par les agriculteurs de la Confédération paysanne - membre fondatrice d'Attac - ont considérablement amplifié la portée de ce message. En quelques semaines, grâce à José Bové et ses camarades, le sigle OMC est devenu encore plus connu dans le grand public que la taxe Tobin. Le coup est rude pour une organisation qui n'aime rien tant que la discrétion, et qui, dans la plus totale opacité, entendait concocter un clone de l'Accord multilatéral sur l'investissement (AMI) dont l'OCDE - où il avait piteusement échoué - garde encore la douloureuse mémoire.
Le nouveau contexte ainsi créé a provoqué une prise de conscience tardive, mais malheureusement encore très embryonnaire, chez les dirigeants jusque-là adeptes du consensus libéral. Toutes affaires cessantes, et du Québec, le président de la République a fait part au monde de sa découverte de la contradiction entre les règles du commerce mondial et le principe de précaution. Le premier ministre, qui avait mis plus d'un an à comprendre que le projet d'AMI n'était pas acceptable, n'a pas été en reste.
Il faut continuer à les aider, ainsi que leurs collègues des autres pays, à assimiler le caractère liberticide des "libertés" du capital. Puisse la lecture de ce petit ouvrage, qui sera traduit dans plusieurs langues, provoquer chez eux de nouvelles révélations salutaires. Les militants d'Attac, ceux des nombreuses organisations françaises - syndicats, associations, collectivités, publications - membres ou proches de l'association, ainsi que les réseaux et mouvements des quelque 80 pays présents aux Rencontres internationales de juin dernier ne ménageront pas leurs efforts pour leur éclairer le chemin.
Comprendre et agir avec Attac, par Bernard Cassen | p. 9 |
1. Dans la jungle de la mondialisation financière | |
Tyrannie de la globalisation, par Dominique Plihon | p. 15 |
Les mécanismes d'une crise aux répercussions planétaires, par François Chesnais | p. 23 |
Au Sud, de nouveaux réseaux transnationalisés, par François Houtart | p. 31 |
Tous les pouvoirs aux fonds de pension? par Pierre-André Imbert | p. 41 |
2. Spéculation : l'envers du décor | |
Une forme exacerbée de la mise en valeur du capital, par Michel Husson | p. 51 |
Contrôler les flux de capitaux, c'est possible! par Bruno Jetin | p. 55 |
Quand les mafias prospèrent dans les paradis judiciaires, par Jean de Maillard | p. 65 |
Si l'Europe voulait..., par Liêm Hoang-Ngoc et Jorg Huffschmid | p. 71 |
3. Ripostes citoyennes | |
Enrayer la spirale infernale de la dette, par Eric Toussaint | p. 81 |
Après l'AMI, le tour du PET et du Cycle du millénaire, par Susan George | p. 91 |
Réinventer la politique du mouvement syndical, par Dan Gallin | p. 103 |
Vers des mobilisations européennes et mondiales, par Christophe Aguiton | p. 123 |
Pour la reconquête du sens des mots, par Bernard Cassen | p. 131 |
4. Annexes | |
Se réapproprier ensemble l'avenir de notre monde | p. 145 |
Après les Rencontres internationales de juin 1999 | p. 149 |
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