Anticiper le futur est aujourd'hui une nécessité, et non pas un jeu de sorcellerie. Mais comment prendre des décisions quand notre boule de cristal est opaque ? Quelle proportion de risque peut-on se permettre de prendre ? Comment pouvons-nous évaluer la taille réelle du risque ?...
Les innovations qui découlent de la révolution dans la finance et l'investissement apportent des réponses à de telles questions. Elles aident les investisseurs à faire face à l'incertitude. Elles fournissent des repères pour déterminer si les attentes sont réalistes ou fantaisistes et si les risques sont censés ou pas. Elles établissent des normes pour déterminer avec quelle efficacité un marché répond aux besoins des participants. Elles ont reformulé des concepts aussi familiers que le risque, la rentabilité, la diversification, l'assurance, la dette. Par ailleurs, elles ont quantifié ces concepts et ont suggéré de nouvelles façons de les utiliser et d'en extraire des résultats optimaux. Enfin, elles ont ajouté une composante scientifique à l'art de la finance.
Le voyageur dans le temps qui reviendrait vers les marchés financiers des années 1990 après une visite au début des années 1970, ce voyageur serait bien surpris : il ne trouverait plus, au Palais de la Bourse, affichés les cours d'aucune des grandes sociétés qui faisaient alors la gloire de la cote. Auraient-elles disparu ? Certes non, mais on ne traite plus les actions françaises à la criée, les marchés dérivés se préparent eux-mêmes au passage à la négociation électronique. Se déplaçant alors vers les bureaux en ville d'une société de bourse ou d'un investisseur institutionnel, à la recherche d'un "tuyeau" comme il en existait jadis, notre voyageur se trouverait peut-être alors face à un ingénieur, un financier, un statisticien, affairés autout d'une équation mathématique.
L'histoire des idées qui ont forgé la Finance moderne est, par ce livre de Peter Bernstein, présentée aux lecteurs français. Je suis convaincu qu'ils seront passionnés de découvrir comment un petit groupe d'universitaires inconnus ont révolutionné la manière dont l'épargne mondiale est gérée. Encore à la fin des années 1960, leurs idées étaient purement et simplement rejetées par les vétérans de l'investissement en Bourse, qui décrivaient celles-ci comme un "tissu de sottises" imaginées par des "professeurs Nimbus".
Leurs découvertes qui spécifiaient la manière dont le risque pouvait être mesuré et contrôlé grâce à la diversification firent peu à peu leur chemin. Les gérants de portefeuille qui comptaient uniquement sur leur seule intuition personnelle furent peu à peu remplacés par d'autres persuadés à la fois de la difficulté de détecter des valeurs sous-évaluées, de l'existence d'une relation systématique et non hasardeuse entre la rentabilité et le risque, du lien entre la valeur des sociétés et leurs perspectives bénéficiaires à moyen et long terme.
Comme Bernstein le raconte, les hommes dont les recherches et la pensée constituèrent les fondations de cette révolution financière n'étaient certainement pas au coeur du monde de la Finance.
Ils incluent un obscur mathématicien français du début du siêcle dont la thèse de doctorat, consacrée à l'imprévisibilité des cours boursiers, anticipait les travaux d'Einstein sur la relativité, un statisticien amateur qui démontra que les professionnels de l'investissement étaient incapables de sélectionner les valeurs sous-évaluées et un professeur de l'Ecole navale américaine, spécialiste d'astronomie, qui prouva que les cours boursiers évoluaient, comme les molécules, selon un processus aléatoire.
Leurs idées furent magnifiées à partir des travaux en 1952 de Harry Markowitz, étudiant en doctorat, dont la théorie révolutionnaire à l'époque sur la diversification le qualifiait tout juste pour qu'un doctorat en économie lui fût attribué, ce qui ne l'empêcha pas d'obtenir le prix Nobel dans cette discipline en 1990.
Bernstein montre comment toute une théorie de lauréats du prix Nobel d'économie, incluant William Sharpe, Franco Modigliani, James Tobin, Paul Samuelson, Merton Miller et d'autres économistes précurseurs, souvent américains mais un certain nombre d'entre eux européens, forgèrent cette nouvelle architecture financière. A cet égard, nul autre que le codirecteur de la collection "Finance" des PUF, le Professeur Bertrand Jacquilat, qui a largement participé à la création et à la diffusion de ces nouvelles idées, n'était mieux placé pour publier ce livre et en superviser la traduction.
L'histoire, quelquefois drôle, quelquefois laborieuse, qui aboutit en fin de compte au triomphe de ces nouvelles idées, est ici racontée avec grand talent et de manière très vivante. Pour écrire ce conte, somme toute réussi du mariage de la théorie et de la pratique, même s'il fut enfanté avec quelques difficultés, Peter Bernstein, gérant professionnel très tôt converti à ces nouvelles idées, a bénéficié des conversations approfondies qu'il eut dès l'origine avec ces géants de la Finance. Il nous livre une "Histoire des idées financières" dont la plupart des acteurs sont encore vivants. Il montre comment les idées capitales, en instillant l'esprit scientifique dans l'art de l'investissement, ont accru notre compréhension du fonctionnement des marchés de capitaux, et permis aux investisseurs de gérer le risque avec plus d'efficacité, tout en mettant mieux encore le marché au service de la vitalité économique.
Le lecteur français y trouvera, comme moi, du plaisir. Le président de la Bourse de Paris ne peut, quant à lui, que se féliciter de l'édition de ce livre : on y verra que la Bourse n'est pas un lieu obscur réservé à de riches initiés, mais le lieu de rencontre, de plus en plus fréquenté grâce justement à l'électronisation des techniques, entre les investisseurs et les entreprises. On y verra que les métiers financiers créent des emplois très qualifiés au service d'une économie mieux irriguée.
Que l'on me permette d'exprimer un voeu : que cette vaste profusion d'idées, loin de retomber, produise de nouveaux fruits, au bénéfice des émetteurs et investisseurs bien sûr, mais aussi des entreprises de marché elles-mêmes. Nous avons toujours à découvrir pour offrir au moindre coût les services les plus efficaces à la collectivité. La recherche sur la micro-structure des marchés, vivante tant en France qu'aux Etats-Unis, n'a pas fini de réserver des surprises au voyageur du temps que j'évoquais en commençant.
Jean-François Théodore,
Président-Directeur général de la SBF - Bourse de Paris
AVANT-PROPOS | 5 |
INTRODUCTION | 7 |
PREMIERE PARTIE | |
LE DECOR | |
CHAPITRE PREMIER - Peut-on prévoir les cours des actions | 23 |
DEUXIEME PARTIE | |
L'ENSEMBLE ET LES SOUS-PARTIES | |
CHAPITRE 2 - Quatorze pages pour la gloire | 47 |
CHAPITRE 3 - L'erreur de l'architecte d'intérieur | 67 |
CHAPITRE 4 - L'influence prédominante | 81 |
TROISIEME PARTIE | |
LE DEMON DU HASARD | |
CHAPITRE 5 - Illusions, molècules et tendances | 95 |
CHAPITRE 6 - Anticiper correctement les prix | 115 |
CHAPITRE 7 - A la recherche d'un QP élevé | 129 |
QUATRIEME PARTIE | |
QUE VALENT LES ACTIONS | |
CHAPITRE 8 - Le meilleur à ce prix | 151 |
CHAPITRE 9 - Des affirmations explosives | 165 |
CHAPITRE 10 - Un jeu risqué | 183 |
CHAPITRE 11 - L'instrument financier universel | 205 |
CINQUIEME PARTIE | |
DE LA TOGE A LA VILLE | |
CHAPITRE 12 - La constellation | 235 |
CHAPITRE 13 - Le comptable du risque | 253 |
CHAPITRE 14 - L'invention suprême | 269 |
SIXIEME PARTIE | |
L'AVENIR | |
CHAPITRE 15 - La vue du sommet de la tour | 295 |
BIBLIOGRAPHIE | 305 |
INDEX DES AUTEURS ET MOTS CITES | 315 |
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