Pour profiter au maximum de cette page, essayez de répondre à la question suivante :
Accessoirement, vous pouvez aussi vous poser les questions suivantes. Le fait d'étaler l'investissement va-t'il selon vous :
Si vous pensez qu'il est systématiquement préférable d'étaler son entrée en Bourse ou au contraire d'investir votre capital en une seule fois, la lecture de cette page devrait vous apprendre quelque chose. Pour les réponses aux questions accessoires, je vous laisse le plaisir de les trouver dans le texte.
L'investissement programmé est une méthode consistant à investir régulièrement (par exemple chaque mois) une somme identique sur le même support, et ce quel que soit l'état du marché. Les anglo-saxons appellent cette méthode DCA pour 'Dollar Cost Averaging' (on rencontre aussi parfois l'appellation 'Constant-dollar plan'). Cette appellation n'est pas innocente, en effet, l'investissement régulier d'un montant fixe permet d'obtenir un prix de revient inférieur à la moyenne des prix constatés lors des achats successifs. Effet souvent présenté comme "magique" dans la littérature anglo-saxonne qui recommande souvent de combiner achat de sicavs et investissement programmé de manière à limiter aux maximum les risques liés à tout investissement boursier. Le choix d'un actif diversifié comme une sicav généraliste permettant de de se prémunir des risques spécifiques aux titres particuliers, le plan d'investissement programmé permettant quant à lui de se prémunir, dans une moindre mesure, du risque systématique, c'est à dire du risque du marché pris dans son ensemble. Si la première partie est vraie, la seconde l'est un peu moins comme vous pourrez le constater ci-dessous.
En investissant une somme constante à intervalles de temps réguliers, par exemple sur un tracker indiciel, on achète davantage de parts lorsque le prix est bas et moins de parts lorsque le prix est, proportionnellement, haut. On obtient ainsi un prix de revient unitaire inférieur à la moyenne des prix constatés sur la période. Par exemple, sur le CAC depuis sa création, avec des apports annuels de 1000 euros (sur la base d'un tracker cotant 100 fois moins que le CAC, comme le CAC40 Master Unit), on aurait obtenu :
Date | Cours CAC40/100 à l'ouverture |
Nombre de titres acquis |
Coût total |
---|---|---|---|
04/01/1988 | 9,85 | 101 | 994,85 |
03/01/1989 | 15,78 | 63 | 994,14 |
02/01/1990 | 20,00 | 50 | 1000,00 |
02/01/1991 | 15,04 | 66 | 992,64 |
02/01/1992 | 17,55 | 56 | 982,80 |
04/01/1993 | 18,34 | 54 | 990,36 |
03/01/1994 | 22,63 | 44 | 995,72 |
03/01/1995 | 18,83 | 53 | 997,99 |
01/01/1996 | 18,73 | 53 | 992,69 |
02/01/1997 | 13,06 | 76 | 992,56 |
02/01/1998 | 30,12 | 33 | 993,96 |
04/01/1999 | 40,03 | 24 | 967,20 |
03/01/2000 | 60,24 | 16 | 963,84 |
02/01/2001 | 59,56 | 16 | 952,96 |
02/01/2002 | 46,18 | 21 | 969,78 |
02/01/2003 | 30,57 | 32 | 978,24 |
02/01/2004 | 35,63 | 28 | 997,64 |
Moyenne des prix | 27,79 | ||
Nombre total de titres acquis | 786 | ||
Total investi | 16 757,37 | ||
Coût de revient des titres acquis : | 16 757,37 / 786 = 21,32 |
L'achat pour un montant constant chaque année plutôt que d'un nombre constant de titres aurait donc permis d'obtenir un prix moyen de 21,32 à comparer à la moyenne des prix sur la période, égale à 27,79. Voilà la "magie" du dollar cost averaging ou de l'investissement programmé. En fait, cette méthode permet de s'affranchir de la question du point d'entrée : on entre sur une période assez longue, ce qui va permettre de lisser le prix d'entrée.
Sur le graphique ci-dessous, on voit la valeur du CAC au début de chaque année (barres verticales bleues), ainsi que l'évolution du prix moyen du CAC en bleu foncé et l'évolution du prix moyen d'un investissement programmé à valeur constante en magenta. On constate ainsi aisément que le prix moyen obtenu par application de la méthode du DCA est toujours inférieur au prix moyen du support (prix moyen que l'on obtiendrait si on achetait chaque fois la même quantité de titres).
On peut tirer un premier enseignement de ce que l'on vient de voir :
Nous venons de voir que le DCA est une bonne technique pour se constituer un capital sur le long terme. Pour autant, si l'on dispose de ce capital dès le départ, est-il intéressant d'utiliser la technique du DCA ou bien est-il préférable de tout investir en une seule fois ? Plus généralement, à quoi s'attendre avec un investissement programmé à somme constante, par rapport aux leçons des rendements historiques vues précédemment ? Quels risques et quels rendements peut-on espérer d'une telle stratégie ?
Pour répondre à la question posée, le mieux consiste à simuler des investissements programmés sur les données historiques du Dow Jones. L'historique du CAC n'est malheureusement pas assez long pour fournir des conclusions pertinentes.
Pour chaque période de 5 à 30 ans de l'historique de cotation du DJIA, on simule des investissements programmés étalés sur le premier tiers de chaque période. Cela donne le graphique ci-dessous. Pour mémoire et comparaison, le graphique d'investissements identiques mais réalisés à 100% dès le début de la période est rappelé à droite :
On constate que les rendements obtenus avec un investissement programmé permettent comme on le pense généralement de limiter l' étendue de la distribution des résultats obtenus : les rendements maximum et minimum sont nettement plus proches de la moyenne que lorsque l'on investi tout le capital dès le début. Ainsi sur 25 ans il n'existe plus une seule période présentant un rendement négatif. De même, pour les durées de 10, 15 ou 20 ans, les rendements minimum sont très largement supérieurs à ceux présentés par un investissement réalisé en une seule fois.
Bien sûr, les rendements maximum obtenus grâce à un investissement programmé sont inférieurs eux-aussi à ceux obtenus par un investissement réalisé en une seule fois, ce qui semble logique. On a rien sans rien et cette limitation des espérances de gain est la contrepartie évidente de la limitation des risques de perte.
Alors, l'investissement programmé à montant constant est-il enfin le graal de l'investisseur de long terme ?
Et bien malheureusement ce n'est pas tout à fait le cas. La médaille possède en effet un revers : les rendements moyens sont systématiquements inférieurs (de 0,5 à 1% par an) à ceux obtenus pas un investissement réalisé en une seule fois. Le tableau et le graphique ci-dessous montrent les rendements annualisés obtenus pour chaque durée d'investissement avec les deux méthodes.
Durée | Capital Investi en une seule fois | Entrée étalée sur 1/3 de la durée | ||||
---|---|---|---|---|---|---|
Minimum | Moyenne | Maximum | Minimum | Moyenne | Maximum | |
30 ans | 1,93% | 6,20% | 9,55% | 1,95% | 5,81% | 9,07% |
25 ans | -0,49% | 6,74% | 12,21% | 0,72% | 6,29% | 10,81% |
20 ans | -3,78% | 7,39% | 10,93% | -0,12% | 6,60% | 9,91% |
15 ans | -6,18% | 7,71% | 16,46% | -0,83% | 6,64% | 13,10% |
10 ans | -9,33% | 7,55% | 16,42% | -3,65% | 6,54% | 14,43% |
5 ans | -25,36% | 7,63% | 32,49% | -21,26% | 6,44% | 23,34% |
Outre le revers, la médaille posséde aussi un talon d'Achille : voici les distibutions des rendements annualisés pour une durée de 25 ans. On peut remarquer que l'écart-type des rendements obtenus via un investissement programmé est supérieur à celui obtenu via un investissement réalisé en une seule fois. Si l'investissement programmé permet de supprimer les cas extrêmes, et notamment les mauvais, le rendement espéré d'un investissement programmé sera inférieur en moyenne à celui d'un investissement réalisé en une seule fois, avec de plus une distribution des rendements beaucoup plus "plate". Dans notre exemple, sur les 610 cas différents, pour éviter 7 cas de rendements inférieurs à 1%, il fallait accepter de passer de 230 à 140 chances sur 610 d'obtenir un rendement annualisé de plus de 7%. La généralisation à partir de ce cas particulier n'est pas valide, mais ce cas est tout de même troublant.
Distributions de rendements annualisés pour un investissement de 25 ans sur le DJIA nu | ||
---|---|---|
Rendement annualisé | Investissement programmé | Investissement en une seule fois |
Inférieur à -1% | 0 | 0 |
0% | 0 | 10 |
1% | 3 | 1 |
2% | 54 | 10 |
3% | 48 | 50 |
4% | 67 | 48 |
5% | 55 | 78 |
6% | 104 | 102 |
7% | 135 | 81 |
8% | 50 | 89 |
9% | 16 | 59 |
10% | 47 | 37 |
11% | 31 | 36 |
12% | 0 | 6 |
13% | 0 | 3 |
14% | 0 | 0 |
Si vous souhaitez effectuer des simulations d'investissement programmé basées sur les résultats historiques du CAC40 (dividendes inclus), vous pouvez utiliser le simulateur d'investissement programmé. Il vous permettra de voir comment cette forme d'investissement se comporte par rapport à un investissement en une seule fois ou un investissement réalisé dans un placement sûr, et ce, sur des périodes choisies par vous.
Le simulateur vous produira des graphiques de ce genre :
Cette petite étude comporte un certain nombre de limites qu'il convient de souligner pour apprécier les conclusions qui suivent à leur juste valeur. Les limites identifiées sont les suivantes :
Si vous pensez que d'autres limites méritent d'être exposées, merci de bien vouloir le signaler.
Toutes les simulations ont été réalisées sur la base de l'historique de cours du Dow Jones (DJIA) couvrant la période du 01/10/1928 au 30/07/2004. Cet historique est disponible dans les archives.
Une fois encore vous devrez choisir entre risque et rendement !
L'investissement programmé peut-être vu comme une assurance permettant de limiter le risque associé à un placement boursier. Dans le cas d'un étalement de l'entrée sur un tiers de la durée totale d'investissement, le coût de cette assurance peut-être évalué à 1% par an environ, ce coût s'appliquant sur toute la durée de l'investissement et pas seulement sur la période d'entrée.
Si vous disposez d'un capital et n'êtes donc pas contraint de pratiquer l'investissement programmé, il vous appartient de juger de l'opportunité de tout investir en une fois ou d'étaler votre entrée. Les résultats des simulations effectuées sur le passé militent peut-être pour une évaluation poussée de l'état du marché avant toute prise de décision. Le choix d'un investissement programmé n'est peut-être pas toujours le meilleur. Après une baisse importante des indices par exemple, ce choix n'est probablement pas opportun.
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