Pour profiter au maximum de cette page, essayez de répondre à la question suivante :
A votre avis, que peut-on espérer comme rendement pour un investissement en Bourse ?
5%, 10%, 20% par an ou davantage ?
Toujours selon vous, la Bourse constitue-t'elle le meilleur placement sur le moyen ou long terme ?
Si votre réponse est supérieure à 10%, ou si vous pensez que la Bourse constitue de manière certaine le meilleur des placements à long terme, la lecture de cette page vous apprendra probablement quelque chose.
Depuis sa création, le CAC40 a servi les rendements suivants :
Année | Nu Sans dividende | Global Avec dividendes et Avoir Fiscaux |
---|---|---|
1988 | 57,39% | 62,35% |
1989 | 27,14% | 30,86% |
1990 | -24,14% | -21,93% |
1991 | 16,32% | 20,40% |
1992 | 5,22% | 8,69% |
1993 | 22,09% | 26,08% |
1994 | -17,06% | -14,44% |
1995 | -0,49% | 2,83% |
1996 | 23,71% | 27,59% |
1997 | 29,50% | 32,95% |
1998 | 31,47% | 34,06% |
1999 | 51,12% | 54,14% |
2000 | -0,54% | 0,95% |
2001 | -21,97% | -20,33% |
2002 | -33,75% | -31,92% |
Moyenne géométrique | 7,75% | 10,74% |
Sur les quinze dernières années, le CAC40 a donc servi un rendement total (dividendes et avoirs fiscaux compris) de l'ordre de 10,7%. Cette performance est conforme aux rendements historiques observés sur les indices américains par exemple sur le très long terme. Parmi les grands indices internationaux, seul le Nikkeï s'écarte de ces ratios, avec un rendement historique négatif (au 17/08/2003) depuis sa création !
Au vu de ce résultat, vous pouvez être amené à penser qu'un placement indiciel devrait vous apporter un accroissement de capital de l'ordre de 11% par an. Pourtant, rien n'est moins sûr. D'une part si vous étudiez bien le tableau ci-dessus, vous constaterez qu'à l'exception de 1992, aucune des quinze dernières années n'a obtenu ce résultat, ni même un résultat proche : d'une année à l'autre, les résultats sont très disparates. D'autre part, cette performance brute doit être réduite de l'inflation, des impôts et des frais divers.
Alors, à quoi s'attendre ? C'est ce que la suite de cette page se propose de vous faire découvrir.
En premier lieu, il convient de s'attendre à éprouver quelques sensations, voire à s'exposer à de graves désillusions. Car les chiffres sont trompeurs. Si "en moyenne" les résultats sont positifs et situés entre 8 et 10% par an, du fait de leur volatilité, rien ne garantit que vos résultats seront conformes à cette espérance. Bien au contraire, comme les graphiques ci-dessous le montrent, vous avez de grandes chances d'obtenir des résultats bien différents en réalité.
Ce graphique montre pour le CAC40 nu et pour des périodes d'investissement allant de 1 mois à 15 ans, les meilleurs et les pires résultats que vous auriez pu obtenir en investissant le premier du mois et en revendant le dernier jour du mois à l'issue de la période considérée :
On constate ici aisément qu'il est tout à fait possible de perdre des sous sur un placement à 3 ans
et même à 5 ans !
Les points blancs indiquent la moyenne des rendements pour la période considérée. On constate que
cette moyenne augmente avec la durée de la période, ce qui est plutôt normal.
Remarque : les résultats pour la période de 15 ans sont à prendre avec des pincettes du fait
de la faible taille de l'échantillon.
Pour prendre un peu plus de recul, voici les résultats calculés sur le Dow Jones de 1929 à nos jours :
On constate que pour être certain de ne pas perdre de sous, il aurait fallu investir pour une période de 30 ans minimum !
Les graphiques ci-dessous montrent la répartition des résultats à l'intérieur de chaque tranche de temps. La tranche de temps n'est plus représentée avec uniquement son maximum, son minimum et sa moyenne, mais elle est illustrée par un histogramme vertical des résultats qui la composent. On peut ainsi observer la dispersion de ceux-ci, ainsi que les formes de leurs distributions. Le cercle représente la moyenne et le carré la médiane.
Lorque l'on étudie d'un peu plus près les résultats, on constate que leur répartition autour de la moyenne est très étendue et surtout que la médianee de chaque tranche de temps est très souvent inférieure à la moyenne. Ainsi, pour des horizons de temps d'au moins 5 ans sur le DJIA et d'au moins 3 ans sur le CAC, la moyenne est systématiquement supérieure à la médiane, ce qui veut dire qu'on aurait plus souvent obtenu des performances inférieures à la moyenne que supérieures à la moyenne. Autrement dit : quelques cas limites exceptionnellement bons "gonflent" la moyenne.
Le nombre d'échantillons du CAC40 ne nous permet pas d'apprendre grand chose.
Sur le Dow Jones par contre, le nombre d'échantillons plus important montre bien que la probabilité d'obtenir un rendement négatif sur des horizons de 3, 5 et même 10 ans n'était pas négligeable. Les chances d'obtenir un résultat négatif étaient en effet de 1 sur 4 pour un horizon de 3 ans, de 1 sur 5 pour un horizon de 5 ans et d'un peu plus de 1 sur 10 pour un horizon de 10 ans.
Autrement dit, si le passé se répète, ce qui n'est pas certain, un placement indiciel n'offre aucune garantie de conservation du capital investi, quel que soit l'horizon de placement retenu.
Si l'on retient tout de même la moyenne des rendements annuels passés comme l'espérance de rendement pour les années futures, pour obtenir notre espérance de rendement "net net", il convient de déduire de ce rendement l'inflation.
D'après l'indice INSEE du coût de la vie, dans la période 1988/2003, l'inflation a été de 2,26% par an. Celle-ci vient donc grignoter d'autant le rendement espéré. On passe donc de 10,74% à 8,48%.
8,48% desquels il convient de retrancher...
Les frais associés à un placement boursier indiciel sont de l'ordre de 1% du montant investi par an : un tracker par exemple prélève environ 0,5% du capital en frais de gestion, auxquels il convient d'ajouter les frais de courtage ainsi que les droits de garde.
De plus, les placements indiciels ne servant en général pas les avoirs fiscaux, il convient de diminuer la différence entre CAC nu et CAC global d'un tiers environ. Il faut donc compter 1% de moins ( (10,74%-7,75%)/3 ), sauf si vous répliquez le CAC directement avec des actions, mais les frais seraient alors plus importants.
Donc, 1% de frais et 1% pour l'absence d'avoirs fiscaux, cela nous donne 2% à retrancher des 8,48% restants.
Le rendement espéré est donc de 6,48%, sur lesqules vous serez redevable d'...
En toute logique, il convient de déduire aussi du rendement brut les impôts et prélèvements divers. Si l'on considère qu'un placement indiciel peut être hébergé dans un PEA, on peut les estimer à 10% de la plus-value réalisée, soit environ 0,6%. Ce qui nous donnerait donc un rendement net de l'ordre de 6%.
Préambule : le principal indice utilisé dans le cadre de cette étude est un des rares ayant survécu aux différents aléas historiques. Un biais du survivant entâche donc ce qui précède ainsi que les conclusions à venir. La réalité sera probablement moins lucrative que les leçons de l'histoire. Toutefois celles-ci étant déjà moins optimistes que ce que beaucoup voudraient bien nous faire croire, on peut tout de même en tirer plusieurs enseignements.
Tout d'abord, concernant le rendement espéré via une stratégie indicielle :
Ensuite, concernant le risque:
Si la probabilité d'obtenir un rendement de 6% est vraie en moyenne, il est peu probable que vous incarniez cette moyenne, et si vous pouvez obtenir de très bons résultats, il ne faut surtout pas oublier qu'il est aussi tout à fait possible d'en obtenir d'exécrables, c'est à dire de perdre des sous, même sur le moyen ou le long terme, du moins sur des placements indiciels. Et comme l'expérience prouve qu'il est très difficile de battre l'indice sur le long terme, il faut peut-être chercher la voie ailleurs, comme par exemple dans la restriction de la volatilité des rendements.
Item precedent : ordre des rendements
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